Ellis Island ou le ministère de l'immigration avant l'heure
Cette année là, en atterissant à Newark, nous avions eu la surprise d’avoir une descente de police dans l’avion. Tout ça pour en faire sortir et encadrer deux familles, Fichus et vieilles jupes pour les dames, tissus froissés et moustaches tombantes pour les hommes, cheveux ébouriffés et yeux écarquillées pour les enfants et pour tous le même état de fatigue et de résignation, de lassitude devant cette quinzaine de cops qui avaient bloqué les travées.
Je les ai revus plus loin parqués derrière une petite barrière tandis que je tendais mon passeport et ce bizarre questionnaire vert rempli dans l’avion et ou l’on m’avait demandé entre autres si j’étais un criminel de guerre ou si je venais aux USA pour assassiner le Président des Etats-Unis. Tandis que l’officier me détaillait d’un œil médical en lisant ce questionnaire administratif, un voyageur derrière moi m’expliqua qu’on les avait parqué pour une mise en quarantaine. Bref, moi j’avais le droit de passer tout de suite après avoir partagé pendant huit heures la même carlingue qu’eux, tandis qu’ils restaient sagement à quelques mètres d’une affiche de la statue de la Liberté…Tout à la subjectivité…
J’ai visité Ellis Island le lendemain. C’est un grand batiment froid, un musée désormais ou résonnent encore les voix de ceux qui furent soumis à l’arbitraire après une longue traversée. Une gare de triage en pleine mer ou les immigrants débarquaient à quelques encablures de la statue de la Liberté. La, après une visite médicale qui commençait dès la montée d’un grand escalier ou des médecins repéraient les signes de détresse, de fatigue ou de handicap, un autre examen administratif celui la, déterminait si le candidat était serait autorisé ou pas à fouler le sol des Etats Unis. Tout à la subjectivité…
Ces choses là, ne peuvent pas arriver en France. Personne n’aurait l’idée saugrenue de créer un Ministère de l’immigration et de l’identité nationale.