Jack Lang et la phrasitude

Publié le par Serval

On a presque pu avoir un week-end tranquille…Il faisait relativement beau et ça donnait envie d’une balade bucolique au travers des bois. Pour une fois, on avait quasiment pas entendu Sarkozy parler ou faire parler de lui par l’intermédiaire de ses inénarrables soutiens (y compris ses chantres politiques toujours prêts à scander son nom à chaque interview (à mon avis il doit y avoir un concours et le gagnant remportera Matignon)).

Bref, un week-end de détente sans matraquage policier ou politique de la part du candidat-ministre.


Mais voilà le dimanche soir arrive…Avec son spleen parce que lundi c’est retour au boulot ou à l’école pour les mômes, ses embouteillages sur les autoroutes ou tous les citadins hébétés par le bol d’air pur qu’il pu aspirer se retrouvent vitre à vitre collés entre les pots d’échappement, son film du dimanche soir et ses petites phrases politiques.

 

La petite phrase politique du dimanche soir, c’est une institution. C’est comme une recette de cuisine, mitonnée à l’avance par les chefs-cuistots de la communication, attendant dans un faitout, mijotant à feu doux et servie chaude pour la délectation du forum, du jury, bref d’une assemblée de journalistes plus ou moins complaisants, mais en tout cas ayant plus arpenté les couloirs du Palais Bourbon que les ruelles de Bagdad, et tout heureux de trouver la matière à sa chronique du lendemain matin. Car la petite phrase politique du dimanche soir retombe à plat tel un soufflé passé 8h30 le lundi suivant. C’est très précis la petite phrase politique du dimanche soir. Servie trop tôt, elle s'évapore, servie trop tard elle retombe à plat. D’ou l’impatience et les perches tendues de parts et d’autres du micro pour que chacun y trouve son compte.

 

Ce soir on à certes rien eu d’impérissable mais on n’a pas évité le comique involontaire. Je passerais rapidement sur Bayrou dénonçant l’attitude « soumise » de Ségolène Royal sur les droits de l’homme en Chine en soulignant que cette visite était organisée par le parti communiste chinois. Bayrou qui est surtout un ardent défenseur des droits à l’antenne sur TF1 avec autant de succès que tous nos dirigeants depuis 50 ans avec les droits de l’homme en Asie, et qui, même s’il arrive à expédier Gilles de Robien à Pékin, n’est pas sur que celui-ci créera une section UDF pour l’inviter…Voilà donc pour la Béarnatitude.

Non, le boute-en-train de la soirée, l’homme aux vestes réversibles (y compris électorales), celui qui à bati sa carrière sur la Fête à tous les thèmes et sa longévité sur les cartons d’invitations qu’il reçoit, c’était Jack Lang.

 

Et avec Jack, c’est toujours un festival (normal c’est le ministre de la culture ad vitam aeternam ), dont j’ai tiré deux extraits. Le premier ou Jack Lang envie le néologisme de Ségolène Royal qu’il a d’ailleurs retrouvé dans un jeu vidéo (!!) et qui conclut par : « l'inventivité sémantique fait partie de la capacité d'un candidat à parler une autre langue que la langue de bois". Ben voyons ! Donc pour ne plus avoir d’échardes dans les propos des hommes politiques il leur faut inventer des mots ? Foutagedegueulitude ca ira ?

 

Mais on a eu droit aussi à : "L'un des sens de la politique de Ségolène Royal sera de tenir les deux bouts de la chaine". Bien sur (c'est une évidence) tout est lié emploi, environnement et respect des droits. Mais une fois qu’on tient toute la chaîne qu’est ce qu’on en fait ? et on va dans quel sens avec sa chaîne a la main ?

 

Et dire que certains trouvent le débat politique morose…

Publié dans Toutes griffes dehors

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S
Elle coute plus cher que la corde pour les pendre.....
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B
Je pensais que c'était la chaine dont sont affublés les condamnés à mort....
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