Des racistes et des Heil
Quand la télécommande de Le Pen glisse entre les coussins de son canapé, son première réflexe doit être d’accuser un étranger, de préférence sans-papiers, de la lui avoir volé, avant de revenir à la raison (enfin la sienne) et de considérer qu’il s’agit encore une fois du complot judéo-maçono-ploutocratique-bruxellois destiné à l’empêcher de s’exprimer…
C’était jusqu’ici plutôt cocasse de le voir se trimbaler avec sa communication techno-hype, ses affiches à beurettes en string, son discours aspartamisé, son aspect policé et ses blagues de chansonnier estampillé IVeme République afin de donner un aspect présentable au négationnisme qu’il soit des camps de concentration (un détail), des réalités économiques, ou encore des libertés.
Mais là, il y a un peu le feu au Reichstag de St cloud. Non mais c’est vrai ! un candidat démocrate devant soi passe encore, à la rigueur deux (on ne peut pas les éliminer tous (enfin pas encore)), mais un troisième c’en est trop ! Du coup on laisse tomber le mielleux, le sucré, les ronds de jambes aux chaisières de St Nicolas du Chardonnet, les affiches avec des bronzés dessus et on ressort la sulfateuse. De toutes façon le chargeur n’était pas loin, juste en filigrane du discours du patriarche rassembleur.
C’est qu’il faut redevenir le troisième homme en espérant au finish se qualifier pour la finale. Pour cela il faut remobiliser par une phrase choc l’électorat Géveor, bas du front et au crane élégamment rasé : Les racistes et les Heil
La dernière éructation en date considère donc comme un « incident » les 3000 morts du World Trade Center par rapport aux bombardement de Marseille en 1944 et les relie comme deux actes terroristes.
Refaisons donc l’histoire façon Le Pen : Ce matin là du 11 septembre 2001, les gardes cotes de la Kriegsmarine patrouillaient dans la baie de New-York à l’affut d’un débarquement de felouques venues de l’étranger et destiné à renverser le glorieux régime nazi en place dont la flamme surplombait les tours jumelles. A propos de jumelles, c’est grace à leurs optiques Leica qu’il purent distinctement assister (ach ! la technologie allemande) à « l’incident » des deux Boeing ayant confondu piste d’atterrissage et bureau paysager (mais en arabe ça se prononce a peu près pareil) tuant 3000 innocents, la glorieuse compagnie de la Wermarcht ayant eu le courage de courir jusqu’à Battery Park pour se jeter à l’eau (12 noyés quand même décorés à titre posthume)….
Vu comme ça, c’est effectivement comparable à un tapis de bombes larguées sans précision de 5000 mètres d’altitude entre Nimes et Nice et destinées à couper les moyens de communication et les centres nerveux de l’occupant implanté en plein centre ville fut ce au prix, toujours injuste bien évidemment, des vies civiles qu’ils avaient pris ainsi en otage, mais ayant permis ensuite la réussite du débarquement de Provence notamment grâce au courage des soldats français qu'ils soient de souche ou musulmans d'Algérie, de Tunisie, du Maroc ou d'Afrique...